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bientôt 50 ans: Paul VI et Athenagoras.

17 Oct

Jérusalem – janvier 1964

 

A l’image des apôtres Pierre et André, le pape Paul VI et le Patriarche de Constantinople Athénagoras ont mis leurs pas dans ceux du Christ. Prêtres et pasteurs, responsables chacun de leur église, souffrant d’une fracture vieille de plusieurs millénaires, ils ont mis leur foi commune et leur énergie au service d’une même cause : l’Unité.

Pour réconcilier les deux sœurs séparées par le poids de la  Tradition, des divergences théologiques et des contextes politiques, ces deux-là ont franchi bien des barrières et rompu bien des silences.  Il fallait ne plus se tourner le dos mais oser enfin se regarder en face pour créer des relations et restaurer le dialogue .

Et c’est ainsi que le successeur de Pierre fit une partie du chemin tandis que le successeur d’André fit l’autre. Leurs pas fusionnèrent à Jérusalem, ville trois fois sainte qui porte en son nom le vocable de la Paix.  les deux évêques,  chargés de conforter leurs frères dans la foi, échangèrent alors un baiser de paix « in nomine Domini » : moment fort en émotion, chargé de sens et porteur d’espérance pour tous les chrétiens.

 Du côté orthodoxe, Athenagoras fût un pionnier en matière d’œcuménisme. En pleine crise de Chypre, alors que les orthodoxes grecs affrontaient le nationalisme turc, il s’attacha d’abord  à faire entrer la quasi totalité des églises orthodoxes dans le Conseil œcuménique. Puis, avec patience et humilité,  il mit en œuvre le rapprochement avec le catholicisme dont la rencontre avec Paul VI fût le point d’orgue symbolique. Bien sûr le choix de Jérusalem ne fût pas anodin : la ville trois fois sainte ne porte-t-elle pas le nom de Paix ?

Paul VI était lui aussi convaincu de la nécessité absolue et primordiale du rapprochement

« L’esprit d’un sain œcuménisme pose, comme base première de tout contact fructueux entre confessions différentes, que chacun professe loyalement sa propre foi. Il invite à reconnaître, avec non moins de loyauté, les valeurs positives, chrétiennes, évangéliques, qui se trouvent dans les autres confessions. Il est ouvert enfin à toute possibilité de collaboration dans les domaines où, dès maintenant, une action commune apparaît possible et désirable: par exemple dans le domaine de la charité et dans la recherche de la paix entre les peuples. « 

                                          – Paul VI  Discours à  Genève – 10 juin 1969

Cette rencontre fût le début d’une vraie libération : Les anathèmes de 1054, manifestations du schisme entre Orient et Occident chrétiens, sont enfin levés pour laisser place au « dialogue de la charité » .

« Par le baptême «nous sommes un dans le Christ Jésus» (Gal. 3, 28). (…) Telle est la communion profonde et mystérieuse qui existe entre nous: participant aux dons de Dieu à son Eglise nous sommes mis en communion avec le Père par le Fils dans l’Esprit Saint. Devenus fils dans le Fils en toute réalité (cf. 1 Io. 3, 1-2), nous sommes devenus aussi réellement et mystérieusement frères les uns des autres. »

                                                            –  lettre de Paul VI à Athenagoras –

                « Seigneur Dieu de paix ….
Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts, les réalisations que ton Esprit de paix a suscitées en notre temps, pour remplacer la haine par l’amour, la méfiance par la compréhension, l’indifférence par le solidarité.

Ouvre davantage encore nos esprits et nos coeurs aux exigences concrètes de l’amour de tous nos frères et de toutes nos soeurs, pour que nous soyons toujours plus  des artisans de paix.

Souviens-toi, Père de miséricorde de tous ceux et celles qui peinent, souffrent et meurent dans l’enfantement d’un monde plus fraternel.

Que pour les femmes et les hommes de toute race et de toute langue vienne ton Règne de justice, de paix et d’amour.
Et que la terre soit remplie de ta gloire! « 
                                                                                                        Amen.

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