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Portrait: Dietrich BONHOEFFER

22 Sep

       Dietrich Bonhoeffer   Dietrich BONHOEFFER – 1906-1945

           Théologien ,Pasteur luthérien évangélique
                                    et Martyre
ou : quanla Résistance prend corps et âme.
Sixième d’une fratrie de huit enfants Dietrich naît « du bon côté » de la société allemande. Un père neurologue et psychiatre, une mère petite-fille de théologien assurèrent à leurs enfants une éducation solide libre de tout carcan religieux.

Dietrich Bonhoeffer (1932)

Dietrich Bonhoeffer (1932) (Photo credit: Wikipedia)

La mort au front de son frère aîné plonge le jeune garçon dans un questionnement face à la mort et l’au-delà qui ne le quittera jamais vraiment. En 1923 le jeune homme de 17 ans commence des études de théologie à Tübingen. C’est à Berlin qu’il fait connaissance avec la théologie de Karl Barth et qu’il rédige sa thèse sur la Communion des Saints. A cette même époque Il s’engage profondément dans la mouvance œcuménique. Vint ensuite le temps des expériences sur le terrain : Barcelone, New-York où il apprend beaucoup auprès des communautés noires de Harlem, Londres quand la montée en puissance du nazisme devint oppressante.
Le jeune pasteur ne peut se résoudre à laisser son pays en proie à la barbarie qu’il pressent. Rentré volontairement à Berlin, il participe avec K.Barth à l’édification de l’Eglise Confessante qui s’oppose ouvertement au nazisme et à la mise en place d’une Église protestante du Reich. Bonhoeffer ne fait pas deux poids deux mesures et affirme que « celui qui se sépare sciemment de l’Église Confessante en Allemagne se sépare du salut ».
Très vite ses prises de position intransigeantes irritent le parti. L’Eglise Confessante est dissoute par la Gestapo en 1937 et il est   interdit à Bonhoeffer de parler, prêcher et enseigner, il ouvre alors un séminaire clandestin. Pacifiste dans l’âme, il refuse de prendre les armes et se rapproche de l’amiral Canaris et de quelques officiers allemands qui complotent contre le fürher.
En 1943 le pasteur est accusé de sortir de l’argent de Suisse pour aider les juifs, d’abord emprisonné il est ensuite transféré au camp de Buchenwald. Quand sa collusion avec les comploteurs est découverte D.Bonhoeffer comparaît en même temps que l amiral Canaris devant la cour martiale. Condamnés à mort ils furent pendus au camp de Flossenburg le 9 avril 1945, trois semaines après la libération de la ville : Dietrich Bonhoeffer n’avait pas 34 ans !
Théologien éminent, Dietrich Bonhoeffer fût aussi un grand priant dans une totale disponibilité à la volonté de Dieu. Sa vie durant il s’attachera à mettre en lumière ce qui constitue le corps christologique de sa pensée :
«  On aurait aimé que Jésus ait un programme. Et pourtant non ! À sa suite, tout dépend de la relation avec lui : c’est lui qui va devant et nous suivons. »
                                                                    (D. D.Bonhoeffer – « Nachfolge »)
« Ecouter avec foi et mettre en pratique. Si on écoute avec foi, si on se rend compte que c’est lui, le Christ, qui parle, on ne peut pas ne pas mettre en pratique ce qu’il dit. Si la foi s’arrêtait devant la mise en pratique, elle ne serait plus la foi. Elle poserait une limite au Christ. »                                                                      (Nachfolge)
Pour lui l’unité des chrétiens en Christ ne peut prendre corps que dans une concrétisation de la foi individuelle vécue au quotidien.
« La fraternité chrétienne n’est pas un idéal à réaliser, mais une réalisation créée par Dieu en Christ, à laquelle il nous est permis d’avoir part ».
Quant vint pour lui le temps de l’impuissance et de l’épreuve extrême, D.Bonhoeffer expérimente dans sa chair et son esprit la certitude que le Christ se fait réellement proche de chacun dans toutes les situations y compris et surtout les plus extrêmes.
 « Mon Dieu, je t’appelle !
Aide-moi à prier et à diriger vers toi mes pensées.
Seul je ne le puis.
En moi règnent les ténèbres, tandis qu’auprès de toi, c’est la lumière…
Je suis inquiet, mais auprès de toi, c’est la paix.
Je suis amer, mais auprès de toi, c’est la patience.
Je ne comprends pas toutes tes voies, mais tu connais la voie pour moi « .

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